Description de Marina Bernasconi, mai 2015 (sur la base de Joseph Leisibach, Die Antiphonare des Berner Münsters St. Vinzenz: eine nicht erhoffte Neuentdeckung, in „Revue d’histoire ecclésiastique suisse“, 83 (1989), p. 185-187).
Présence de signets rouges, dont il ne reste, pour certains, que des traces.
Pour la majeure partie il s'agit de quaternions avec des réclames horizontales sur la dernière feuille du cahier, dans l’angle inférieur droit en écriture bâtarde ; présence de signatures des cahiers a-z, aa-cc, A-t, en partie disparues en raison du rognage.
- le volume est incomplet ; il manque, en partie ou complètement, 10 feuilles :
- 3 feuilles ont été entièrement découpées, avant l’actuelle p. 1 (voir morceau restant d’une feuille).
- il reste des fragments d'une feuille découpée après la p. 190, d’un bifeuillet entre les p. 318 et 319 avec perte de texte, d’une feuille après la p. 524, d’une feuille après la p. 558, d’une feuille après la p. 618.
- la p. 633-634 a également été enlevée, mais il subsiste la marge inférieure.
- une feuille a été ajoutée sur un talon collé (p. 521-522).
- Les six pages comprenant des initiales décorées ont été entièrement découpées (voir Décoration).
- Le volume a été restauré entre septembre 2011 et février 2014 dans l’atelier d’Andrea Giovannini à Lumino, Tessin (voir Rapport de restauration, Lumino, février 2014).
Piqûres pour la mise en page dans les marges, exécutées sur le recto des feuilles. La feuille 521-522, ajoutée, ne présente pas de piqûres.
Réglure à l’encre brune pour l’écriture et en rouge pour la notation musicale. Justification 410-415 x 255 mm. UR ca. 52 mm.
- initiales rehaussées de jaune.
- rubriques et indications liturgiques en rouge.
- initiales alternativement rouges et bleues, sans filigrane, au début des Répons, de quelques Antiennes et Invitatoires.
- cadelures à l’encre noire, complétées par des décorations colorées faites à l’aquarelle, au début des Versets et de quelques Antiennes. Les décorations représentent des motifs géométriques, végétaux (par ex. p. 35) ou zoomorphes (par ex. pp. 131, 149, 167). D’autres évoquent des profils masculins, à une seule occasion un profil féminin (p. 519), des grotesques, parfois barbus (par ex. pp. 219, 269), avec des bonnets pointus (par ex. pp. 43, 147) ou avec des pince-nez (par ex. p. 170). A remarquer, les deux seules figures humaines en pied et en habits d’époque : une femme à la p. 306 et un homme à la p. 438. A côté de quelques lettres, le copiste a peint des petits sapins (par ex. pp. 6, 26, 37 etc.), motifs qui se retrouvent également dans le vol. I d’Estavayer-le-Lac (par ex. pp. 34v, 35r, 45r etc.). Ces initiales sont attribuées au copiste Michel.
- pp. 522-523 et 717 (partie ajoutée), cinq initiales du même style mais d’une autre main.
- p. 715, initiale bleue, filigranée de rouge d’une autre main.
- dans ce volume, se trouvaient, à l’origine, huit grandes initiales décorées introduisant les principales fêtes. Il n’en reste que deux, les feuilles où se trouvaient les six autres ayant probablement été enlevées avant 1800 (première feuille : Avent; après la p. 190 : Epiphanie; après la p. 524 : Saint Vincent; après la p. 558 : Purificatio B. M. Virginis; après la p. 618 : l’Annonciation; après la p. 633 : Commune Sanctorum dont il reste quelques traces).
- Les deux miniatures restantes sont attribuées à Conrad Blochinger :
- p. 71 : la Nativité. Le corps de l’initiale X (Christus natus est) est constitué d’un décor végétal luxuriant de couleur verte. Dans le champ intérieur et sur le fond, se trouve une décoration filigranée exécutée à la plume avec des encres rouge, violette et noire, dans laquelle apparaissent des profils masculins renfrognés, des animaux et des oiseaux. Dans la marge inférieure est représentée, de manière réaliste, un entrelacs de feuilles et fleurs, et dans la marge latérale, une gerbe de fleurs blanches.
- p. 429 : la Saint-André. Le corps de l’initiale E (Ego crucis Christi servus) est constitué d’un décor végétal de couleur verte. L’initiale est entourée de plantes stylisées exécutées à la plume avec des encres verte, rouge, bleue et noire parmi lesquelles trouvent place des profils masculins, des têtes de chien ou d’animaux monstrueux, des animaux entiers, et le buste d’un homme qui émerge du calice d’une fleur en tenant un cartouche. Dans la marge inférieure, une créature mi-humaine (buste) et mi-animale (jambes) tient dans une main une flèche et de l’autre, il pointe, devant lui, un dragon en fuite. Dans la marge latérale, sur une console de pierre, se trouve un pot coloré où est planté un arbuste ornemental à feuillage persistant et à petites fleurs blanches.
Ces corrections et ce texte sont de la main de Conrad Blochinger.
- elle est composée de deux plats en bois de hêtre, eux-mêmes constitués de divers morceaux de bois, fixés ensemble par des chevilles également en bois, et renforcés par des bandelettes de parchemin (v. Andrea Giovannini, Rapport de restauration, p. 12).
- Les plats sont recouverts d’une pièce de cuir de blanche. Cette couverture déborde sur les bords supérieurs, inférieurs et antérieurs et laisse entrevoir, au-dessous, une couverture plus ancienne de couleur rose fuchsia. Le cuir est fixé par des coins métalliques et par une pièce centrale qui manque sur le plat postérieur. Traces de deux fermoirs du plat antérieur vers le plat postérieur.
- La technique de réalisation de cette reliure est similaire à celle d’au moins cinq autres volumes de la Badische Landesbibliothek de Karlsruhe. Cette reliure est peut-être l’œuvre d’un atelier itinérant (v. Andrea Giovannini, Rapport de restauration, p. 13-14).
- 1.
p. 1-428
Proprium de Tempore, pars hiemalis
p. 1 … [be]nedictus fructus ventris tui. Spiritus. Resp. Salvatorem expectamus …–… p. 428 >[Sabbato sancto in Laudibus] post orationem dicitur hec antiphona.< Sepulto domino signatum est monumento … >Finit pars hyemalis de tempore< .
Pour les particularités du contenu, voir vol. I Estavayer-le-Lac. - 2.
p. 428-629
Proprium de Sanctis, pars hiemalis
p. 428 >Incipit sanctorale partis hyemalis. Et primo nota si festus sancti Andree in sabbato primo ante adventum evenerit totum fit de festo et commemoratio de dominica. Si autem in dominica prima Adventus evenerit, ad secundam feriam transferatur, et incipitur a Nona in dicta dominica et fit tantum commemoratio in Vesperis de dominica.<- (p. 429) >In vigilia sancti Andree apostoli. Ad Nonam. Antiphona.< Qui persequebatur … Ego crucis Christi servus sum …
-
(p. 629)
> Adnunciatione dimittis antiphona.<
Speciosa facta es et suavis …–…
et regine laudaverunt eam. Ebobae.
>Cetera ut supra<
- p. 630-631 blanches
- 3.
p. 632-714
Commune Sanctorum
p. 632 >Incipit Commune. Et primo in natali unius apostoli vel plurimorum apostolorum. Ad vesperas, antiphone et psalmi feriales. Responsorium<- (p. 633) [Qui sunt isti … ] Dum … ste[ …
- (p. 713) >>Commemoracio unius martyris non virginis. Antiphona< Simile est enim regnum celorum …–… foras miserunt. Evovae.
- 4.
p. 715-718
Officium Beatae Mariae Virginis, de la main de Conrad Blochinger.
>Sabbati diebus officium beate Marie ab octava Epiphanie usque ad purificationem. Ad Vesperas. Antiphona.< Ave Maria …–… >Ad Nonam antiphona< Ecce Maria. >Quere ubi supra et cetera.<
Pour les particularités du contenu, voir vol. I Estavayer-le-Lac. - p. 719-720 blanches
- Trésors d’art religieux en Pays de Vaud. Musée Historique de l’Ancien-Evêché, Lausanne 1892, p. 73-74.
- Trésors des musées vaudois, Lausanne 1984, p. 162.
- Leisibach Joseph, Die Antiphonare des Berner Münsters St. Vinzenz: eine nicht erhoffte Neuentdeckung, in „Revue d’histoire ecclésiastique suisse“, 83 (1989), 177-200 (descrizione p. 185-187).
- Leisibach Joseph, Konrad Blochinger, ein Walliser Kalligraph und Illuminist an der Wende des Mittelalters, tiré à part de Vallesia, Sion 1989, t. 44, p. 211-221.
- Vallet Alessandra, Il miniatore di Giorgio di Challant. L’arte e la vita di un artista itinerante nella regione alpina occidentale alla fine del Medioevo, Aosta, 1999, p. 26-37.
- Liturgica friburgensia : des livres pour Dieu, catalogue de l’exposition à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg, rédigé par Joseph Leisibach et Michel Dousse Fribourg, 1993, pp. 62-67.