Genève, Bibliothèque de Genève, Ms. heb. 1
Titolo del codice: Bible massorétique (Pentateuque, Prophètes et Hagiographes)
Luogo di origine: Italie
Datazione: XIIIe siècle
Supporto materiale: Vélin de bonne qualité
Dimensioni:
I + 429 + II (sans les pages de garde en papier avec un filigrane en forme de cloche du XVIIe s. (?) au début et à la fin du volume. Après vérification, cette cloche ne ressemble à aucune dans Briquet, Les filigranes).
Formato: 278-280 x 200-205 mm
Numerazione delle pagine: Foliotation originale en caractères hébreux partiellement rognée, située dans le coin de la marge gauche de chaque recto allant de 2 à 115 (ב-קט''ו), puis 1-177 (א-קפ’'ז), et 1-124 (א-קכ''ד) pour chacune des trois sections de la Bible. Foliotation postérieure en hébreu à l’encre noire par une main postérieure dans le coin gauche de la marge supérieure. Deux foliotations modernes en chiffres arabes au crayon gris allant de droite à gauche sur le coin gauche des folios recto et une autre par dizaines, allant de gauche à droite sur le coin droit des folios verso.
Composizione dei fascicoli: 44 cahiers. Règle de Grégory respectée. Suivant une foliotation au crayon : 43 quinions : I (1r-10v) dont talon papier; II-XXXXII (11r-420v); 1 quaternion : XXXXIII (421r-426v, dont 2 talons) ; 1 ternion : XXXXIV (427r-431v, dont 1 talon). Réclames : toutes les réclames sont présentes. Réclame du 5e cahier est très peu lisible.
Condizione: Manuscrit en bon état. Lacunaire à la fin du volume. 1 Contre-garde et 1 page de garde en papier filigrané du XVIIe siècle (?), ajoutées au début et à la fin du volume. Marges latérales extérieures rognées. Les folios de vélin sont parfois tachés et plissés, contiennent quelques petits trous naturels dans les marges (ex. f. 123r/v) et un découpage en forme de triangle dans la marge inférieure, f. 401r/v. L’encre du texte principal est un peu effacée par endroits. Les Livres des Psaumes et de Job sont beaucoup plus usés, ternis et tachés que le reste du volume.
Disposizione della pagina:
Pointe sèche, folio par folio, piqûres non visibles. 1+3+3 colonnes. 28 lignes écrites pour 28 lignes tracées. Elongation et rétrécissement des lettres à la fin des lignes. Même nombre de lignes tracées et écrites pour le grand apparat critique rabbinique (massora magna), situé sur 2 lignes dans la marge de tête et 3 lignes dans la marge de queue. Un mot final est parfois ajouté en vertical à la fin des lignes de la marge de queue.
2 colonnes par page, texte du grand apparat critique en pleine page et du petit apparat critique situé dans l’entrecolonne et la marge latérale extérieure, titres courants dans les marges de tête pour les péricopes bibliques et pour les livres des Prophètes et des Hagiographes. Alinéas rentrants et sortants.
2 colonnes par page, texte du grand apparat critique en pleine page et du petit apparat critique situé dans l’entrecolonne et la marge latérale extérieure, titres courants dans les marges de tête pour les péricopes bibliques et pour les livres des Prophètes et des Hagiographes. Alinéas rentrants et sortants.
Tipo di scrittura e mani:
Ecriture carrée italienne de moyen module pour le texte principal (couronnes appelées tagin surmontant quelques lettres), ainsi que pour les apparats critiques rabbiniques (massora magna et parva), mais de tout petit module. Vocalisation tibérienne. Encre brun foncé (texte) et brun clair (massora, ponctuation et vocalisation). Une main pour le texte principal. Les notes de cantillation (te’amim), la massora parva et magna sont produite par une seconde main (couleur de l’encre est plus claire).
Decorazione:
- Ligne qui se termine en volute, placée sur la dernière lettre de quelques mots dans le texte (ex. ff. 112v-113r, 163v-164r, 321v).
- Mention des haftarot (portion de textes des Prophètes, lues après les péricopes bibliques les jours de Shabbat et de fêtes), situées dans les marges latérales des textes des Prophètes et surmontées d’un triangle ouvert avec des boules aux extrémités, d’où sort parfois une ligne ondulée verticale (ex. ff. 117r, 143v, 151r, 163v, 182r, 199v, 221v, 280r).
- Même signe décoratif pour les indications du milieu d’un Livre de la Bible (חצי הספר) (ff. 63r, 105v, 159v, 191v, 219r) ou pour des notes marginales (ex. ff. 108v, 115r, 116r).
- Les oublis dans le texte comportent un cercle au-dessus de l’endroit du mot ou texte manquant et sont aussi identifiés par un triangle ouvert avec des boules aux extrémités, avec le mot ou texte oublié (ff. 71v, 92v, 115v, 222r).
Aggiunte: Ajouts marginaux et intra-marginaux dans une écriture carrée vocalisée de petit module à l’encre brune pour des oublis (ex. ff. 61r, 82r, 102v, 120r, 122r, 167v, 171v, 323v, 332v, 333v).
Main postérieure, encre noire (ff. 144v, 212v-213r, 372v)
Traces de crayon rouge à la fin du grand apparat critique dans la marge de queue (ex. ff. 151r), encerclant parfois le mot placé à la verticale (ex. ff. 103r, 104r, 107r, 207r, 215r).
Main postérieure, encre noire (ff. 144v, 212v-213r, 372v)
Traces de crayon rouge à la fin du grand apparat critique dans la marge de queue (ex. ff. 151r), encerclant parfois le mot placé à la verticale (ex. ff. 103r, 104r, 107r, 207r, 215r).
Legatura:
- Reliure pleine du XVIIe siècle (?) en cuir brun, estampé à froid d’un décor géométrique de 3 encadrements rectangulaires imbriqués, dont les 1er et 2e sont séparés par un rinceau végétal. Rinceau végétal central en forme de losange. Ais en carton. 1 page de garde en papier filigrané au début et à la fin du volume. Filigrane en forme de cloche, surmontée d’un encadrement dans lequel se trouve les initiales J et R de part et d’autre d’un cœur, le tout surmonté par une fleur de lys stylisée. Filigrane non datable. Dos à 6 nerfs : 1e entrenerf : étiquette jaunie, sur laquelle est écrite Bibliothèque de Genève- MSS, Inventaire 887 et barré obliquement d’un trait au crayon bleu. 2e entrenerf : écrit BIBLIA HEBRAICA dans un encadrement, le tout estampé à chaud. 3e entrenerf : écrit : mh 1. Ecriture hébraïque sur la tranche : דוד ראש...שי
- Ecriture hébraïque sur la tranche de queue : דוד חומש...צמו
- Le dos, les coins des ais et une partie du plat supérieur ont été restaurés.
Materiale addizionale: Une lettre collée sur le contreplat au début du volume est mentionnée ci-dessous dans le catalogue Arch. BPU Fe 3 (1776). Cette dernière a été rédigée en latin par Paul Jacob Bruns (1743-1814, professeur de théologie et orientaliste à l’Université de Helmstadt) au Professeur Claparede (1727-1801, pasteur et professeur de théologie, recteur de l’Académie de Genève) - probablement David Claparède -, où Professeur Bruns décrit le manuscrit en question.
Arch. BPU Fe 3 (1776), Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de Genève par Jean Senebier, bibliothécaire, 1776, p. 6 : « Biblia hebraïca petit folio vélin. Cette Bible renferme tout le vieux Testament avec la massore. On trouve à la fin des Livres du Pentateuque la somme de tous les versets qu’il renferme ; on y a joint de même à tous les Livres de Moïse ce que les Massorètes ont coutume d’y ajouter. Ce Manuscrit est écrit dans deux colonnes sur chaque page. L’on n’y voit aucune espèce de figures, il n’y a pas même des lettres majuscules. Les caractères sont fort nets, ils paraissent espagnols. Les livres espagnols y sont cités par exemple Ex. XXV. 31, mais ces notes sont peu importantes.
Arch. BPU Fe 3 (1776), Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de Genève par Jean Senebier, bibliothécaire, 1776, p. 6 : « Biblia hebraïca petit folio vélin. Cette Bible renferme tout le vieux Testament avec la massore. On trouve à la fin des Livres du Pentateuque la somme de tous les versets qu’il renferme ; on y a joint de même à tous les Livres de Moïse ce que les Massorètes ont coutume d’y ajouter. Ce Manuscrit est écrit dans deux colonnes sur chaque page. L’on n’y voit aucune espèce de figures, il n’y a pas même des lettres majuscules. Les caractères sont fort nets, ils paraissent espagnols. Les livres espagnols y sont cités par exemple Ex. XXV. 31, mais ces notes sont peu importantes.
- On lit au Ps. XVI.10 חַסִיְדְךָ sanctum tuum pour חַסיִדֶךָ sanctos tuos : Mr Bruns employé par le Docteur Kennicott pour collationner les manuscrits hébreux regarde cette leçon en particulier comme une preuve d’antiquité pour les manuscrits où on peut la trouver. C’est ce qu’il apprend M. le Professeur Claparede dans une lettre où il lui rend compte de nos manuscrits hébreux de la Bibliothèque, où il fait particulièrement l’éloge de celui-ci. Cette lettre est jointe à ce manuscrit. Il est écrit sur un vélin fort mince, la massora est placée au haut et au bas des pages. Toutes ces raisons concourent pour faire croire que ce manuscrit est au moins du XIII s. Il a été donné par M. à Leger.
- Mr Kennicott a le 1er donné cette preuve d’antiquité et il observe qu’après avoir parcouru 1100 Mss hébreux et a toujours remarqué que les plus anciens étaient les moins corrompus, qu’on avait effacé dans les modernes plusieurs leçons arrangés, que le fondement de ces corrections étaient dans la massore, ouvrage fait par des moyens très modernes ou au moins très corrompus […] quel n’a trouvé la leçon que je rappellerai que dans les manuscrits hébreux. »
Benjamin Kennicott (1718-1783) est un théologien anglais connu pour son œuvre majeure, intitulée Vetus Testamentum hebraicum variis lectionibus (1776-1780) qui est une collation de 615 manuscrits et 52 imprimés de l’Ancien Testament en hébreu. Le texte hébreu est accompagné du texte biblique en samaritain et en araméen. En 1760 Kennicott avait émis des souscriptions pour collationner tous les manuscrits hébreux bibliques avant l’invention de l’imprimerie. Il a pu récolter £10'000.- et par conséquent plusieurs érudits hébraïsants étaient d’accord de participer à l’entreprise. Parmi les plus connus, Paul Jacob Bruns (1743-1814), a particulièrement étudié les manuscrits hébreux bibliques d’Allemagne, d’Italie, de Suisse et de Genève. Cette entrée ci-dessus fait donc référence à la présence du professeur Bruns à Genève, où il a vraisemblablement étudié le manuscrit heb.1 en le décrivant brièvement dans une lettre à David Claparede (1727-1801), se trouvant collée au contreplat supérieur du Ms. heb. 1. Voir également le Registre des Assemblées 1702-1825 (Arch. BPU Ac 1-Ac 2), particulièrement Arch. BPU Ac 2, où le Dr Kennicott est mentionné à deux reprises concernant son projet de publier une collation des manuscrits hébreux bibliques. A la page 80, on trouve une entrée datée du 18 février 1771 : « On a proposé de souscrire pour l’antiquité de la collation que fait M. Kennicott des manuscrits hébreux de la Bible, avisé de revoir cette souscription au temps de l’impression de la Bible. » A la p. 86, on trouve également une entrée datée du 2 octobre 1773: « Le même a dit [M. le Recteur], qu’il avait souscrit pour un exemplaire des variantes du texte hébreu que doit publier le Docteur Kennicott. »
Le manuscrit heb. 1 a été répertorié dans le catalogue des manuscrits de Kennicott, sous la cote 399. Voir De Rossi, Variae lectiones, p. LXXVIII. Ce catalogue est en ligne sur le site suivant: https://books.google.it/books?id=tK0WAAAAQAAJ&pg=PAxxvii&hl=fr#v=onepage&q&f=false (consulté le 17 septembre 2018). Voir aussi la liste des manuscrits Kennicott, dans Richler, Guide to Hebrew Manuscript Collections, p. 273.
Contenuto:
Cette magnifique Bible a été copiée comme manuel d’étude à usage personnel et/ou synagogal pour l’apprentissage des notes de cantillation lors de la lecture des textes bibliques pendant les offices des lundi, jeudi, shabbat et des fêtes de l’année liturgique juive.
La massore, littéralement ‘tradition’, est un système de commentaires critiques, rédigés afin de préserver le texte de la Bible. Son rôle était avant tout de fixer un texte consonantique et d’indiquer, à l’aide de signes, quelles voyelles devaient être lues avec les consonnes des mots.
Les plus anciens témoignages de la tradition massorétique remontent aux manuscrits de la Mer Morte à Qumran, datés entre le IIIe siècle avant l’ère commune et le Ier siècle de l’ère commune. En ce qui concerne la Bible Ms. heb.1, cette dernière appartient à la période des codices massorétiques, copiés entre le IXe et le début de l’imprimerie au XVe siècle, où une nouvelle méthode de transmission de la Bible a été introduite ; celle du codex, en plus du rouleau à usage synagogal. En outre, c’est pendant cette période que la ponctuation (nequdot) et les notes de cantillation (te’amim), des marques d’accentuation de mots et des notes marginales, sont intégrées dans la massore, s’assurant de la copie correcte du texte. La plus ancienne Bible massorétique complète préservée est celle de la British Library, MS Or. 4445, d’origine sépharade et datée du Xe siècle (Le célèbre codex d’Alep est aussi daté du Xe siècle, mais reste incomplet. Pour une description de cette Bible, voir Margoliouth, Catalogue of Hebrew and Samaritan Manuscripts, cat. n° 64).
La massore dans ces bibles est placée à deux endroits sur une page de codex ; le petit apparat critique (massora parva) est situé dans les entrecolonnes et la marge latérale extérieure et se réfère, sous forme abrégée, à des particularités du texte écrit, comme certains mots spécifiques surmontés par le signe ‘°’, indiquant combien de fois un mot apparaît sous une forme ou une autre ou encore les différences entre certains mots écrits et leur prononciation orale. En revanche, le grand apparat critique (massora magna), qui se situe dans les marges de tête et de queue, développe ce qui est écrit sous forme abrégée dans la massora parva et c’est cette partie qui est souvent micrographiée figurativement ou géométriquement, que ce soit dans les Bibles italiennes, sépharades ou ashkénazes.
La Bible Ms. heb.1 s’intègre par conséquent dans une riche lignée de Bibles massorétiques italiennes, conservées dans les plus importantes bibliothèques du monde.
Les versets 36 et 37 du chapitre 21 du Livre de Josué manquent dans le manuscrit heb.1, comme dans certains autres manuscrits et éditions de la Bible. C’est le même cas dans le Genève, Bibliothèque de Genève Ms Comites Latentes 100 (f. 114v, col. du milieu). (Voir aussi Ginsburg, Introduction to the Massoretico-Critical Edition et également dans Senebier, Catalogue raisonné).
Le Livre d’Esther est appelé ‘Assuérus’ aux folios 400v-404v : אחשורוש
En dernier lieu, il est intéressant de noter l’usage des noms des mois du calendrier Julien en caractères hébreux, accompagnant le calendrier juif pour les entrées des naissances dans les notes de possesseurs au folio 1r: août (אגוש), janvier (יינרש), mai (מייץ). (Sur l’usage du calendrier julien en caractères hébreux chez les juifs en Europe occidentale au Moyen Age, voir Nothaft et Isserles, « Calendars Beyond Borders »; E. Baumgarten, « Shared and Contested Time» et Stern, « Christian Calendars in Hebrew Medieval Manuscripts »).
La massore, littéralement ‘tradition’, est un système de commentaires critiques, rédigés afin de préserver le texte de la Bible. Son rôle était avant tout de fixer un texte consonantique et d’indiquer, à l’aide de signes, quelles voyelles devaient être lues avec les consonnes des mots.
Les plus anciens témoignages de la tradition massorétique remontent aux manuscrits de la Mer Morte à Qumran, datés entre le IIIe siècle avant l’ère commune et le Ier siècle de l’ère commune. En ce qui concerne la Bible Ms. heb.1, cette dernière appartient à la période des codices massorétiques, copiés entre le IXe et le début de l’imprimerie au XVe siècle, où une nouvelle méthode de transmission de la Bible a été introduite ; celle du codex, en plus du rouleau à usage synagogal. En outre, c’est pendant cette période que la ponctuation (nequdot) et les notes de cantillation (te’amim), des marques d’accentuation de mots et des notes marginales, sont intégrées dans la massore, s’assurant de la copie correcte du texte. La plus ancienne Bible massorétique complète préservée est celle de la British Library, MS Or. 4445, d’origine sépharade et datée du Xe siècle (Le célèbre codex d’Alep est aussi daté du Xe siècle, mais reste incomplet. Pour une description de cette Bible, voir Margoliouth, Catalogue of Hebrew and Samaritan Manuscripts, cat. n° 64).
La massore dans ces bibles est placée à deux endroits sur une page de codex ; le petit apparat critique (massora parva) est situé dans les entrecolonnes et la marge latérale extérieure et se réfère, sous forme abrégée, à des particularités du texte écrit, comme certains mots spécifiques surmontés par le signe ‘°’, indiquant combien de fois un mot apparaît sous une forme ou une autre ou encore les différences entre certains mots écrits et leur prononciation orale. En revanche, le grand apparat critique (massora magna), qui se situe dans les marges de tête et de queue, développe ce qui est écrit sous forme abrégée dans la massora parva et c’est cette partie qui est souvent micrographiée figurativement ou géométriquement, que ce soit dans les Bibles italiennes, sépharades ou ashkénazes.
La Bible Ms. heb.1 s’intègre par conséquent dans une riche lignée de Bibles massorétiques italiennes, conservées dans les plus importantes bibliothèques du monde.
Les versets 36 et 37 du chapitre 21 du Livre de Josué manquent dans le manuscrit heb.1, comme dans certains autres manuscrits et éditions de la Bible. C’est le même cas dans le Genève, Bibliothèque de Genève Ms Comites Latentes 100 (f. 114v, col. du milieu). (Voir aussi Ginsburg, Introduction to the Massoretico-Critical Edition et également dans Senebier, Catalogue raisonné).
Le Livre d’Esther est appelé ‘Assuérus’ aux folios 400v-404v : אחשורוש
En dernier lieu, il est intéressant de noter l’usage des noms des mois du calendrier Julien en caractères hébreux, accompagnant le calendrier juif pour les entrées des naissances dans les notes de possesseurs au folio 1r: août (אגוש), janvier (יינרש), mai (מייץ). (Sur l’usage du calendrier julien en caractères hébreux chez les juifs en Europe occidentale au Moyen Age, voir Nothaft et Isserles, « Calendars Beyond Borders »; E. Baumgarten, « Shared and Contested Time» et Stern, « Christian Calendars in Hebrew Medieval Manuscripts »).
- 1v Noms des notes de cantillation (te’amim)
-
Bible massorétique complète
- (ff. 2v-116r) Pentateuque: Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome Mention du nombre des versets à la fin de chaque Livre.
- (ff. 117r-303) Prophètes : Josué (mention du nombre de versets à la fin du Livre), Juges, Samuel, Rois, Isaïe, Jérémie, Ezechiel, Osée, Joël, Amos, Obadiah, Jonas, Michée, Nahoum, Habacuc, Cephania, Haggai, Zacharie, Malachie.
- (ff. 304r-426v) Hagiographes : Chroniques, Psaumes, Job, Proverbes, Ruth, Cantique des Cantiques, Ecclésiaste, Lamentations, Esther, Daniel, Esdras-Néhémie.
- (ff. 427r/v) Liste des haftarot (אלו הן סימני ההפתרות): liste des incipits des Psaumes numérotés dans le manuscrit.
Provenienza del manoscritto:
- Manuscrit italien qui aurait été acheté par Salomon Finzi dès 1445, fait connu grâce à des notes de possesseurs au folio 1r (voir ci-dessus).
- f. 1r : Trois paragraphes (dont seul le premier n’a pas été biffé) de 2 mains différentes dans des écritures semi-cursives italiennes, contenant les dates de naissance des enfants de Salomon Finzi (שלמה פינצי), possesseur d’une grande bibliothèque de manuscrits hébreux, issus d’une grande famille juive italienne de banquiers et marchands:
- Avidor, le soir du mercredi 25 Août 1445, 24 Elul de l’année 5205 (ר'ה') :
זה סימן יפה לחביבי היקר אבידור מזל טוב י'ה'ל' בני בכורי שלמה ר'ם'
י'ז'י'י'א' ומולדתו היה ליל ד' כ'ב' שעות וחצי בלילה כ'ה' אגוש ר'ה' שהוא כ'ד' ימי לחדש אלול שנת ר'ה' פרשת ושב[טים]...
« C’est un beau signe pour mon cher chéri/ami Avigdor, mazal tov, l’Eternel est avec toi, mon fils aîné (de) Salomon, ami fidèle, qu’il voit sa descendance et que ses jours soient prolongés et sa naissance était le 4e soir (mercredi) à la 22e heure et demi, dans la nuit du 25 août 205 (1445 A.D.) qui est le 24e jour du mois de Elul [de l’]année (5)205 de la parashat Shoftim… » (Le nom d’Avigdor ben Salomon est mentionné en tant que possesseur dans le manuscrit hébreu Parm. 2068 [n° 551, De Rossi 1422], un commentaire de R. David Kimḥi sur les Prophètes mineurs. Voir Richler, Hebrew Manuscripts, p. 105). - Yekutiel, le soir du jeudi 2 Janvier 1449, 8 Shevat de l’année 5209 (ר'ט') :
זה סימן יפה לחביבי היקר יקותיאל י'ה'ל' בני שלמה פינצי יזייא ומולדתו היה ליל ה' ב' שעות בלילה ב' יינרש ר'ט' שהוא ח' בשבט שנת ר'ט' בתורה ברכות...
« C’est un beau signe pour mon cher chéri/ami Yequtiel, l’Eternel est avec toi, mon fils (de) Salomon Finzi, qu’il voit sa descendance et que ses jours soient prolongés et sa naissance était le 5e soir (jeudi) à la 2e heure de la nuit du 2 janvier 209 (1449 A.D.) qui est le 8 Shevat [de l’] année (5)209 dans la Torah (et des) bénédictions… » (Le nom de Yekutiel ben Salomon est mentionné en tant que possesseur du manuscrit hébreu Parm. 3144 [n° 610, De Rossi 157], un commentaire par Gersonide (Levi ben Gershom, 1288-1344) et du manuscrit hébreu, Parm. 2384 [n° 1331, De Rossi 129], une collection de traités connus. Voir Richler, ibid., pp. 117-117 et 364). - Menahem Finzi, [le 9] mai de l’année 1451/5211 (ר'יא') :
זה סימן יפה לחביבי היקר מנחם פינזי בני שלמה פינזי ישרו' ומולדתו היה ליל שבת כ'ד' שעות בלילה...מייץ ר'יא' שהוא ו'ח' סיוון שנת יא'ר' ...
« C’est un beau signe pour mon chéri/ami Menahem Finzi mon fils (de) Salomon Finzi, qu’il puisse vivre de nombreuses et bonnes années et sa naissance était le vendredi soir à la 24e heure de la nuit […] mai 211 (1451 A.D.) qui est le 8 Sivan [de l’] année (5)211… » (Le nom de Menahem ben Salomon est mentionné en tant que possesseur du manuscrit hébreu Parm. P1721 [n° 401, De Rossi 865], un Livre des Psaumes. Voir Richler, ibid., pp. 80-81).
- Avidor, le soir du mercredi 25 Août 1445, 24 Elul de l’année 5205 (ר'ה') :
זה סימן יפה לחביבי היקר אבידור מזל טוב י'ה'ל' בני בכורי שלמה ר'ם'
י'ז'י'י'א' ומולדתו היה ליל ד' כ'ב' שעות וחצי בלילה כ'ה' אגוש ר'ה' שהוא כ'ד' ימי לחדש אלול שנת ר'ה' פרשת ושב[טים]...
- f. 1v : Ecriture à l’encre noire : Isaac, fils de Yehudah Finzi, date illisible :
זה סימן יפה לחביבי יצחק י'ה'ל בני יהודה פינצי בינזעיה (?) לפרט ב(?) רט' לאדר [...] על [...] וכה' ובמכת (?) על [...] [...] יפה לך בשמואל
« C’est un beau signe pour mon cher Isaac l’Eternel est avec toi, mon fils, Yehudah Finzi Binzia (?) selon le petit compte 2 (?) 209 (1449 A.D.) de Adar sur […] et 25 et […] […] beau pour toi Samuel ». - f. 2r : noms de possesseurs divers à l’encre brune et noire: Samuel Blanes (dans une écriture carrée) (שמואל בלאניס), Samuel Basso (dans une écriture semi-cursive italienne) (שמואל באשו), suivi d’une explication de l’abréviation ב'י'ה' ש'מ'ו' dans une écriture semi-cursive italienne à l’encre brun clair.
- f. 431v : main semi cursive italienne à l’encre noire. 9 entrées portant sur des manuscrits et imprimés perdus avec la date 1506-1507.
- Il est important d’ajouter que la famille Finzi de Mantoue possédait une riche bibliothèque, justifiant la présence de notes de possesseurs de divers membres de la famille dans de nombreux manuscrits hébreux, dont plusieurs noms sont conservés à la Biblioteca Palatina à Parme (voir E. Horowitz et S. Simonsohn), ainsi que dans le manuscrit heb.1 de la Bibliothèque de Genève.
- Description brève du contenu du manuscrit dans une encre brun foncé par un anonyme sur le revers de la page de garde en papier filigrané au début du volume. Signature d’Antoine Leger (1652-1719) (pasteur à Genève dès 1684, professeur en philosophie de 1668-1713 et professeur de théologie de 1713-1719), sur la première page de garde en vélin du manuscrit: A. Leger.
Acquisizione del manoscritto: Don de ce manuscrit à la Bibliothèque de Genève le 6 juin 1702, par Antoine Leger (1652-1719), connu grâce à deux registres :
- Arch. BPU Dd 2 (1702-1711), Livre des achats et donations et exemplaires fournis par les libraires et imprimeurs et généralement de tout ce qui entre dans la bibliothèque. Dès le 1 avril 1702 jusqu’au mois de juin 1711 inclusivement: p. 5 : « Le 6 juin 1702 Monsieur Leger pasteur et professeur en philosophie a donné un Bible hébraïque manuscrite sur du parchemin. »
- Arch. BPU Dd 6 (1702-1736), Le Grand Livre, p. 3 : année 1702. « Junii d. 6 D. Antonius Legerus, civis Genevensis in ecclesia verbi divini minister & in academia philosophia professor sequendes manuscriptos codices dono dedit. Biblia hebraica in fol. Quatuor Evangelia, gra’ce in 4°. Canones ecclesia gra’ca in fol. »
Bibliografia:
- E. Baumgarten, « Shared and Contested Time: Jews and the Christian Ritual Calendar in the Late Thirteenth Century », Viator 46, 2, (2015), pp. 253-276.
- C. Bernheimer, « Una collezione privata di duecento manoscritti ebraici nel XV secolo », La Bibliofilia 26 (1925), pp. 300-325.
- C. M. Briquet, Les filigranes. Dictionnaire historique des marques du papier dès leur apparition vers 1282 jusqu’en 1600. A Facsimile of the 1907 Edition with Supplementary Material Contributed by a Number of Scholars, Allan Stevenson (éd.) (Amsterdam : The Paper Publications Society, 1968), 4 vol.
- B. Gagnebin, L’enluminure de Charlemagne à François Ier.
- Ch. D. Ginsburg, Introduction to the Massoretico-Critical Edition of the Hebrew Bible (1897) (New York : Ktav Publishing House, 1966), pp. 178-180.
- E. Horowitz, « Families and their Fortunes: The Jews of Early Modern Italy » in Cultures of the Jews. A New History, D. Biale (éd.) (New York : Schocken Books, 2002), pp. 573-636 (part. pp. 601-603).
- J. Isserles, Catalogue des manuscrits hébreux de la Bibliothèque de Genève, notices et commentaires (Genève : 2016, revised edition 2021), published online: https://archives.bge-geneve.ch/ark:/17786/vta3485ae1cf4b675b6.
- G. Margoliouth, Catalogue of Hebrew and Samaritan Manuscripts in the British Museum (London : British Museum, 19652), pp. 36-39.
- C. P. E. Nothaft et J. Isserles, « Calendars Beyond Borders: Exchange of Calendrical Knowledge Between Jews and Christians in Medieval Europe (12th–15th Century) », Medieval Encounters 20 (2014), pp. 1-37.
- J. S. Penkower, « The Development of the Masoretic Bible » in The Jewish Study Bible, Jewish Publication Society Tanakh Translation A. Berlin et M. Z. Brettler (éd.) (Oxford : Oxford University Press, 2004), pp. 2077-2083.
- J. Prijs, Die hebraïsche Handschriften in der Schweiz. Katalog der hebräischen Handschriften in der Schweizer öffentlichen Bibliotheken (Basel, Bene Beraq: Sefer Verlag, 2018), pp. 281-282.
- B. Richler, Hebrew Manuscripts in the Biblioteca Palatina in Parma (Jérusalem: Jewish National University Library, 2001).
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